Le professeur Antoine Guillon reçoit le Prix Eloi Collery qui récompense ses travaux de recherche sur les cinq dernières années.
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Le professeur Antoine Guillon reçoit le Prix Eloi Collery qui récompense ses travaux de recherche sur les cinq dernières années.
Le 16 décembre dernier, l’Académie de médecine a remis le Prix Eloi Collery au Professeur Antoine Guillon pour ses travaux de recherche des cinq dernières années, notamment sur la découverte des effets antigrippaux de certains métabolites du cycle de Krebs, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Un objectif : améliorer la réponse thérapeutique face à la grippe
Les virus grippaux comptent parmi les plus contagieux : plus d’un milliard de personnes sont infectées chaque année dans le monde. En France, la grippe cause trois fois plus de décès que les accidents de la route. Les vaccins et traitements actuels, notamment l’oseltamivir, restent d’efficacité limitée, d’où la nécessité d’innovations fondées sur une meilleure compréhension des interactions hôte-pathogène.
Médecin réanimateur dans une unité de 37 lits au CHRU de Tours, le professeur Antoine Guillon est donc confronté chaque hiver au manque de traitements spécifiques pour la prise en charge des formes sévères de grippe. Également chercheur au sein du Centre d’Etude des Pathologies Respiratoires – CEPR – Inserm UMR 1100, le professeur Antoine Guillon travaille en étroite collaboration avec le docteur Mustapha Si-Tahar (directeur du CEPR). Ensemble, ils ont étudié le métabolome respiratoire de patients infectés par la grippe et découvert une forte dérégulation du succinate, un métabolite du cycle de Krebs. Ils ont ensuite montré que ce métabolite, normalement dédié à la production d’énergie, exerce une fonction immunitaire : à doses thérapeutiques, il interrompt le cycle viral en induisant une modification d’une protéine virale (la nucléoprotéine), empêchant l’assemblage du virus. Les souris infectées par la grippe et traitées par du succinate survivent, contrairement aux témoins. Ces résultats, publiés dans EMBO en 2022, ont ouvert la voie à l’immunométabolisme appliqué à la grippe.
Immunométabolisme et grippe – une nouvelle frontière pour la découverte médicamenteuse
L’exploration d’autres métabolites du cycle de Krebs a révélé un composé encore plus prometteur : le cis-aconitate. Non seulement le cis-aconitate bloque le cycle viral (via l’inhibition de la polymérase) mais il possède en plus de puissants effets anti-inflammatoires. Cette double action est cruciale, la mortalité des formes sévères de la grippe étant liée à la dérégulation inflammatoire (qu’on appelle parfois « tempête inflammatoire »). Ainsi, un traitement par cis-aconitate permet de traiter des infections respiratoires sévères dans des situations où le traitement actuellement sur le marché (oseltamivir) perd son efficacité.
Ces découvertes ont conduit à un brevet international (Guillon & Si-Tahar, WO 2024/126742) positionnant le cis-aconitate comme traitement innovant de la grippe. Ces travaux ont été soutenues par de nombreux financements, dont ANR, C-VALO et France 2030. L’étude des interactions entre mitochondries et virus, deux entités très anciennes, ouvre ainsi un champ de recherche prometteur.
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