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Le 21/06/2025

Journée Mondiale

Au CHRU, de nouvelles prises en charge thérapeutiques sont désormais disponibles pour les patients migraineux

A l’occasion de la Journée mondiale de solidarité pour la migraine, le 21 juin prochain, faisons un point sur la prise en charge, au CHRU, de cette pathologie bénigne mais dont les répercussions peuvent être majeures dans la vie des patients.

 Au CHRU, les patients que les traitements anti-migraineux «classiques»  ne soulagent pas peuvent désormais bénéficier  de nouveaux traitements par anticorps monoclonaux spécifiques dits anti CGRP. Alors qu’elle est la pathologie neurologique la plus fréquente, la migraine reste méconnue. Pourtant, pas de fatalité et depuis quelques années de grands progrès ont été faits dans la compréhension des mécanismes de cette maladie qui, selon la fréquence, la durée et l’intensité des crises peut se révéler très invalidante dans la vie quotidienne.

Une maladie fréquente et mal connue

En France, 10 à 12 millions de personnes seraient concernées, environ 20 % des femmes et 8 % des hommes. Reconnue par l’OMS comme la 2ème maladie neurologique invalidante chez l’adulte après l’AVC, la maladie migraineuse reste pourtant largement sous-diagnostiquée et insuffisamment prise en charge.

De nouveaux traitements efficaces

La migraine garde une réputation tenace d’incurabilité alors qu’il y a de nombreux traitements efficaces. Depuis quelques années, des traitements préventifs spécifiques existent. Efficaces et sûres, ces nouvelles molécules, si elles sont utilisées dans le respect des recommandations, permettent de réduire la douleur lors des crises et de diminuer la fréquence des migraines, améliorant ainsi significativement la qualité de vie des migraineux.

La connaissance de la physiopathologie de la migraine a en effet énormément évolué ces dernières années, avec notamment la découverte de la place de la libération du CGRP (Calcitonin gene-related peptid) au pourtour des artères méningées, lors d’une crise migraineuse. Le CGRP est un petit peptide de 37 acides aminés, dont l’action semble directement responsable du déclenchement de la crise de migraine. Aujourd’hui, avec les médicaments ciblant le CGRP, nous disposons enfin de traitements spécifiques, efficaces et bien tolérés, fruit de plus de trente ans de recherche.

La Société Française d’Etudes des Migraines et Céphalées (SFEMC) préconise désormais en première intention les anticorps anti-CGRP aux patients présentant plus de 4 crises de migraine par mois. Ce sont des molécules disponibles en pharmacie, que seules un neurologue peut prescrire et que le patient s’injecte en toute autonomie une fois par mois en sous-cutané. Aujourd’hui, les deux anticorps sous-cutanés disponibles ne sont pas remboursés et coûtent environ 250 euros par mois.

L’eptinezmab, seule forme intraveineuse des anticorps anti-CGRP, apparaît comme une vraie « solution », puisque la prise en charge financière est assumée par l’hôpital.  La molécule est dispensée en hôpital de jour, sous forme de perfusions tous les trimestres. Il existe de grandes inégalités d’accès à ce traitement en France à l’heure actuelle, car tous les hôpitaux ne le proposent pas. En région Centre-Val de Loire, l’eptinezumab est accessible depuis 2024. C’est pour cette raison et dans ce contexte que les professionnels du CHRU ont décidé de mettre en place une filière spécifique.

Au CHRU, comment accéder au traitement par epinezumab (Vyepti*) ?

Les patients migraineux sévères sont vus en consultation au CHRU ou en libéral et leur dossier étudié en réunion multidisciplinaire. Si l’indication est validée, le patient est programmé en hôpital de jour de neurologie, où il reçoit les perfusions trimestrielles. Il est ensuite réévalué régulièrement par son neurologue référent.

Depuis avril 2024, date de la mise en place de cette filière, une trentaine de patients ont pu bénéficier de l’eptinezumab au CHRU, avec de très bons résultats, qui sont en accord avec ceux des études. Le traitement est globalement très bien supporté et il diminue notablement la fréquence et l’intensité des crises.

Pour les patients les plus sévères, le CHRU propose un traitement par injections de toxine botulique (Botox*) dans la migraine chronique (au moins 15 jours de céphalées par mois), réalisées par des neurologues formées et spécialisées. La file active actuellement est de plus de 60 patients. Les injections de toxine peuvent être associées aux anti-CGRP intraveineux, pour encore plus d’efficacité, dans certains cas sélectionnés.

Plus que jamais, la migraine n’est pas une fatalité. Il existe de nouveaux traitements très efficaces, dont certains peuvent être prescrits en neurologie libérale et d’autres uniquement accessibles au CHRU ou dans d’autres établissements hospitaliers. Ces traitements ont changé la vie des patients migraineux sévères qui en ont bénéficié. Un maillage du territoire est en cours, notamment dans la région Centre-Val de Loire, où les neurologues travaillent en collaboration avec les médecins de la douleur pour améliorer significativement la prise en charge de la migraine et permettre aux patients les plus sévèrement atteints d’accéder aux nouveautés thérapeutiques.

Consulter au CHRU de Tours :

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